Michel ouvre la boîte et écarquille les yeux. Il n’a jamais rien vu d’aussi beau. Des crayons de couleur neufs, à pointe effilée, fleurant le bois coupé, serrés les uns contre les autres, réalisent un savant dégradé de nuances. Les crayons roulent sous les doigts de l’enfant. Il n’a jamais vu autant de couleurs de sa vie. Dans la boîte, il y en a bien plus que n’en contient l’arc-en-ciel. Pas une couleur semblable à une autre. Ressemblantes parfois, mais… différentes. Le cœur de Michel se dilate dans sa poitrine, à la faire éclater. Des larmes piquent ses yeux, menacent de déborder, mais il ne va pas pleurer. Papa, Moman et Tessa, qui assistent à la scène depuis la porte de la chambre en souriant, ne comprendraient pas. Ils s’imagineraient que son cadeau ne lui plaît pas. Qui sait, peut-être pourrait-on le lui reprendre ? Il referme sa boîte, la serre contre lui.