La fillette sort de la chambre de son frère, marche dans le couloir du deuxième étage, passe devant la porte du grenier, puis se dirige vers le grand escalier. Elle se tient fermement à la rampe et descend à la rencontre de sa mère. Elle va l’aider à sortir les commissions de son coffre. C’est tout, c’est fini! La vision s’arrête net. Le corps de l’enfant reprend une taille adulte. Ces souvenirs sont revenus l’espace d’un instant. J’ai vu la fillette, la «fille unique» dont le tableau était sur le mur du salon, passer devant moi. Elle avait le regard vide d’un fantôme, une morte vivante. Comment maman n’a-t-elle pas remarqué cela? La fillette a accéléré l’allure. Le vieux bois de l’escalier a grincé sous ses pieds. Et puis elle a entendu: «Mimi, Mimi-pinson.» Et elle a souri, la vie reprenait.